– Lettre d’un enfant

J’aimerais être une télévision pour ne jamais m’endormir le soir sans avoir été, au moins une fois, regardé avec intérêt.

J’aimerais être Félix, notre petit chat, pour être comme lui pris dans vos bras chaque fois que vous revenez à la maison.

J’aimerais être un journal pour que vous prenier le temps à chaque jourt de demander de mes nouvelles.

J’aimerais parfois être un baladeur pour me sentir éouté par vous deux sans aucune distinction, n’ayant que mes paroles au bout de vos oreilles.

J’aimerais êrte une équipe de hockey pour toi papa, afin de te voir t’exciter de joie après chacune de mes victoires et un roman pour toi maman, afin que tu puisses lire mes émotions.

À bien y penser, j’aimerais n’être qu’une chose… Un cadeau inestimable pour vous deux!

Ne m’achetez rien pour ma fête.
Permetez-moi seulement de sentir que
JE SUIS VOTRE ENFANT.

– Le temps d’aimer

Il était une fois une île sur laquelle vivaient tous les feelings.
La Joie, la Peine, la Connaissance et tous les autres, incluant l’Amour.

Un jour, il fut annoncé que l’île allait sombrer bientôt aussi tous les feelings préparèrent leur bateau et s’en allèrent.

L’Amour fut le seul qui resta car il voulait
rester avec l’île jusqu’à ce que celle-ci sombre.

Lorsque l’Amour fut proche de sombrer lui aussi, il demanda de l’AIDE…

La Richesse passa dans un magnifique bateau.
L’amour lui demanda: « Richesse, veux-tu me prendre avec toi? »
La Richesse lui répondit: « Je ne peux pas, mon bateau est rempli d’or et d’argent et il n’y a pas de place pour toi. »

Alors l’Amour demanda à la Vanité, qui passait par là. « Vanité, s’il te plaît, aide-moi! »
« Je ne peux pas t’aider, Amour, tu es tout mouillé et tu pourrais endommager mon bateau. » répondit la Vanité.

La tristesse n’était pas loin aussi l’Amour lui demanda: « Tristesse, prends-moi avec toi?! »
« Oh, Amour…. je suis si triste que je préfère continuer seule… »

La joie passa ensuite mais elle était tellement joyeuse qu’elle n’entendit même pas lorsque l’Amour l’appela!

Soudain, une voix parla:
« Viens, Amour, je vais te prendre avec moi. »

C’était un Ancien. L’Amour était si content qu’il en oublia de lui demander son nom!

Lorsqu’ils furent arrivés dans un pays sec, l’Ancien s’en poursuivit son chemin…

L’Amour demanda alors à la Connaissance, un autre Ancien, quel était le nom de celui qui l’avait aidé.

C’était le Temps, répondit la connaissance.

« Le Temps? Mais pourquoi le Temps m’a-t-il aidé? » demanda l’Amour.

« Il n’y a que le Temps qui peut comprendre combien grand est l’Amour. » répondit la Connaissance.

La morale de cette histoire :

Prends le Temps de réaliser ce qu’est

l’Amour Véritable…

– Un sourire

Un sourire ne coûte rien, mais il rapporte beaucoup,
il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne.

Il suffit d’un moment pour esquisser un sourire,
mais son souvenir est parfois inoubliable.

Nul n’est si riche ou si puissant qu’il puisse s’en passer
et nul n’est si pauvre qu’il ne puisse s’enrichir en le donnant.

Un sourire crée le bonheur au foyer,
encourage la bienveillance en affaires et scelle l’amitié.
Il apporte le repos à ceux qui sont fatigués,
la joie à ceux qui sont découragés,
le soleil à ceux qui sont tristes;
c’est le meilleur antidote de la nature
contre les tracas de la vie.

N’empêche qu’on ne peut l’acheter, l’emprunter ou le voler,
car c’est quelque chose qui n’a aucune valeur avant d’être donné.

Il y a des gens qui sont trop fatigués pour vous adresser un sourire.
Accordons-leur un des nôtres:
personne n’en a autant besoin que celui qui ne sait plus sourire.
. . . . . .

(Frank Irving Fletcher)

– Les superlatifs de la vie

Le plus grand handicap: la peur

Le plus beau jour: aujourd’hui

La chose la plus facile: se tromper

La plus grande erreur: abandonner

Le plus grand défaut: l’égoïsme

La plus grande distraction: le travail

La pire banqueroute: le découragement

Les meilleurs professeurs: les enfants

Le plus grand besoin: le bon sens

Le plus bas sentiment: la jalousie

Le plus beau présent: le pardon

La plus belle connaissance: soi-même

La plus belle chose du monde:

L’AMOUR

– Un québécois

Voici la réponse d’un québécois vivant depuis quelques temps à Paris

Suite à la question « Qu’est-ce qu’un Québécois? »,
posée sur le site http://www.matin.qc.ca/humeur/shtml

Qu’est-ce qu’un Québécois ? Ou Québé.quoi ?

Bonjour,

Je pense que l’appartenance à une société, quelle qu’elle soit n’est qu’affaire personnelle, et non liée au jugement de tiers ; le coup de la paille dans l’œil du voisin et de la poutre dans le sien…

On se sent Québécois, on se sent Français, on se sent martien, c’est dans le cœur tout ça.

C’est une question difficile.

D’origine ? Un peu. De résidence ? Passionnément. De sentiments ? A la folie.

Être Québécois,

C’est voir un peu de notre hiver dans chaque tombée de neige, dans chaque brise rafraîchissante, c’est revoir son petit coin des Laurentides à chaque montagne traversée ;

C’est voir un peu du St-Laurent dans chaque cours d’eau ;

C’est se sentir dans le Vieux-Port l’été à chaque croisée de patineurs ;

C’est penser à Félix Leclerc, les Colocs ou Groovy Aardvark à chaque chanson française jouée à la radio.

C’est sourire quand on tombe sur une extension .qc sur internet ou sur un prof de l’UQUAM cité dans une étude, c’est penser aux Newfies en entendant une blague de Belges ; c’est rêver de retourner dans sa petite ville-dortoir où il ne se passe jamais rien pour oublier la grande ville, mais en même temps être trop heureux de goûter au magnétisme de cette dernière.

C’est avoir l’émotion à fleur de peau en ramassant ses souvenirs. Être Québécois, c’est comprendre qu’on aurait pu ne pas l’être, puis de savourer sa situation à la croisée des cultures. Être Québécois, c’est se rendre compte qu’on ne pourra trouver le bonheur que chez nous.


Jean-Marc Marchand

– Le succès

12 règles d’or qui s’appliquent au « TEMPS » et qui mènent au succès:

Je n’irais pas jusqu’à dire que la phrase célèbre « succès garanti ou argent remis » s’applique mais chose certaine, les douze règles d’or qui suivent sont de premier ordre pour un gagnant.

Règle ta montre avec cinq minutes d’avance.

Un cheval de course qui réussit régulièrement à devancer ses rivaux, même d’une seule seconde, vaut une fortune. Sois prêt à fournir cet ultime effort qui sépare le gagnant de celui qui arrive deuxième.

Parle lentement mais pense vite.

Ne perds pas ton temps à ruminer tes erreurs passées. Apprends ta leçon, puis passe à autre chose.

Ne t’excuse jamais d’être en avance à un rendez-vous.

Au lieu de : si j’avais, dis: quand j’aurai.

Emploie ton temps et tes énergies à créer, pas à critiquer.

Ne dis jamais: je n’ai pas le temps. Tu disposes exactement du même nombre d’heures par jour que Michel-Ange, Mère Térésa, Léonard de Vinci et Albert Einstein.

Ne perds pas de temps à apprendre « les trucs du métier »; apprends le métier.

Rappelle-toi que la plupart du temps, le secret d’une réussite « instantanée » c’est quinze ans de travail acharné.

Fais aujourd’hui ce qui doit être fait aujourd’hui.

Ne laisse pas dormir une bonne idée, agis sur le coup. Il y a de grandes chances qu’un autre ait eu la même idée. Le succès ira au plus rapide des deux.

ref. Le petit livre de la vie de H Jackson Brown, jr

– Un ami, simple vs réel

  • Un simple ami ne t’a jamais vu pleurer;
  • Un vrai ami a une épaule détrempée par tes pleurs.
  • Un simple ami ne connaît pas les prénoms de tes parents;
  • Un vrai ami a leurs numéros de téléphone dans son carnet d’adresses.
  • Un simple ami apporte une bouteille de vin à ton « party »;
  • Un vrai ami arrive à bonne heure pour t’aider et repart tard après un coup de main au nettoyage.
  • Un simple ami n’aime pas que tu l’appelles après qu’il s’est mis au lit;
  • Un vrai ami te demande pourquoi tu as tant tardé pour l’appeler.
  • Un simple ami cherche à parler avec toi de tes problèmes;
  • Un vrai ami cherche à t’aider à les résoudre.
  • Un simple ami se questionne sur ta vie romantique;
  • Un vrai ami pourrait te faire chanter à ce sujet.
  • Un simple ami, en visite, agit en invité;
  • Un vrai ami ouvre le réfrigérateur et se sert.
  • Un simple ami pense que l’amitié est terminée à la première dispute;
  • Un vrai ami sait que l’amitié pour exister doit traverser au moins une bataille.
  • Un simple ami espère que tu seras toujours là pour lui;
  • Un vrai ami espère être toujours là pour toi.

Une balle est une sphère, Pas de commencement, pas de fin. Elle nous rassemble comme notre Cercle d’amis Mais le trésor qu’elle contient C’est celui de l’amitié que nous partageons avec d’autres.

Envoie ce message à chacun de ceux auxquels tu es attaché; S’il te revient, tu sauras que tu as trouvé de vrais amis.

– Les adolescents (Yvon Deschamps)

Est-ce qu’y en a qui ont des adolescents à maison? Oui? Vous devez être contents d’être ici! Non non, les adolescents, y paraît que c’est jusse les nôtres qui sont d’même. Non, y paraît qu’ailleurs sont ben fins. Moé, des fois, j’rencontre du monde, ym’disent: « Ah! Vos enfants sont assez bien élevés! » « Ah oui??? Ben quand y sont chez vous, pouvez-vous faire un vidéo pis me l’envoyer parce que chez nous, y ont pas d’allure! »

Non, faut pas généraliser parce que les adolescents sont très gentils. C’est jusse vers 15 ans, han? Un moment donné, là… Moé, l’mien, ça y a pogné à 15 ans. Eille, là tu sais pus quoi faire avec ça! Tu parles à ça, c’est pareil comme parler aux murs. Même que c’est plus l’fun parler aux murs. Tu sens ta voix qui r’vient, toujours! Eille, là tu parles à ça, tu serais mieux d’pas parler, chose! L’autre jour, y était là, j’me r’tourne pour y parler, y était pus là, y était rendu là! Parce qu’en plusse, y grandit à vue d’oeil: un pied en un an et d’mi! Pauvre enfant, grandir de même, ça pas d’sens! Là, y est maigre maigre maigre, han? Les bras trop longs, les culottes trop courtes, on dirait qu’la peau de son visage arrive pas à s’étirer assez pour faire le tour de toutes ses boutons, ah… Y fait peur, eille! Ça pas d’bon sens.

Pis c’est comme si son développement moteur avait été inversement proportionnel à son développement physique. Eille, à quatre ans, c’t’enfant-là parlait, y marchait, y s’lavait, y s’habillait tout seul! Là, y a 15 ans: y parle pus, y marche pus, y s’lave pus, y pue. Pis y mange! Y mange, Ah! Y s’lève de table après souper, c’est pour aller voir si y reste queque chose dans l,frigidaire. Ah! oui, c’t’enfant-là a jusse un but dans la vie: vider le frigidaire! Non, moé pis ma femme, on s’cache du manger en d’sour du lit, sans ça on mangerait jamais! Pis en plusse, quand tu l’chicanes, y grogne: « EUUUURGH!! Parce qu’y parle pas à c’t’âge-là: y grogne. En faite, c’est toute c’qu’y fait dans vie: y mange pis y grogne! Y mange pis y grogne! J’ai dit à ma femme l’autare jour: « Y mange pis y grogne pis y mange pis y grogne, des fois j’me demande si on s’rait pas mieux avec un gros chien. » Non, mais un gros chien ça mange pis ça grogne, mais au moins quand tu y fais plaisir, y s’fait aller la queue! Eille, lui, avant qu’y s’fasse aller queque chose…

Non, y a un couple de semaines, un moment donné j’pensais qu’y était pour se faire aller pas mal, t’sais? J’rentre de travailler, y avait ouvert le frigidaire, naturellement, y était accoté dans porte, y était après boire à même la pinte de lait. Je l’aurais étripé… mais y est plus grand qu’moé. Fa que là, y m’voit passer, y dit: « HARGH! HAHEU! » J’ai dit: « Chus ben content pour toi. » Non, y voulait dire: « J’ai un party samedi soir. » Ben j’ai dit à ma femme: « Là, au moins, y va s’exciter, ça va être le fun! » Eille, la gang est arrivée, j’ai dit: « Ça va swigner dans maison! E-rien! Y s’assoyent pis là y écoutent d’la musique. Quatre heures de temps sans bouger. La musique! Eille, tellement qu’un moment donné, vers onze heures et quart, y en a un qui a bougé, j’ai faite un saut! J’ai dit: « Si t’es pour être malade, va sniffer d’la p’tite vache dans cuisine! »

Eille, c’t’enfant-là, y me désespère tellement, c’est presque pas croyable. Tellement désespéré qu’un soir savez-vous qu’est-ce j’ai faite? J’ai regardé L’Autre télévision* . Faut être désespéré rare, han? Ah tabarnouche! Non, mais y avait un psychologue qui parlait des jeunes, j’ai dit: « M’as écouter au moins qu’est-ce qu’y en a à dire, t’sais? » Y dit: « Vous savez, c’est très difficile d’ète adolescent aujourd’hui! » J’ai dit: « Ça l’air! En tout cas, l’mien a d’la misère en sacrifice! » T’sais, j’parle toujours au gars d’la télévision. Ca m’fait rien qu’y réponde pas; j’parle ben à ma femme, à répond pas non plus, fa que… Y dit: « C’est parce que c’était plus facile dans notre temps! » J’ai dit à ma femme: « Y connaît rien, lui! Comment ça c’tait plus facile? On avait rien, tabarnouche! rappelle-toi, Minou, on avait e-rien! » Y dit: « C’était plus facile dans notre temps, parce que nous n’avions rien. » J’ai dit: « Y connaît ça, on est correct…. » Y dit: « C’était plus simple parce que comme nous n’avions rien, nous étions devant tout et comme nos enfants ont tout, ils se retrouvent devant rien. » Y dit: « En plusse, à cause de l’information aujourd’hui, à cause de la télévison, les enfants sont beaucoup plus débrouillards que nous étions à leur âge. » Là, j’dis à ma femme: « Ferme la télévision, y connaît rien! » Mon tarla plus débrouillard que j’étais? J’gagnais ma vie à son âge, moé! J’ai commencé à travailler à 13 ans! Débrouillard, lui? Sa chambre est grande comme ma main, y a pas réussi à trouver sa garde-robe encore! Le panier à linge sale est jusse à porte de sa chambre, y s’enfarge dedans 20 fois par jour, y l’a jamais vu! Toute son linge sale est su son plancher d’chambre! L’autre jour, y dit: « SIRGH WEUH RGAH? » J’ai dit: « Non. J’te prête pas mon char. » Y dit: « Poughoih? » J’ai dit: « Tout d’un coup que quelqu’un a laissé un panier à linge sale dans rue, tu l’verras pas, tu vas l’frapper! ».

Non, mais un samedi y m’a fait un affaire, j’pensais l’étriper, eille! C’est pas croyable, tu t’dis: « Ça s’peut pas! » mais ça s’peut. Ma femme était partie avec une amie, magasiner pis manger ensemble, t’sais. À dit: « Tu vas garder l’grand, mais dis-y pas que tu l’gardes. Tu fais à semblant d’être là par hasard. » J’ai dit: « O.K. » Ça fait que là, j’reste à maison. Y était dans sa chambre, y faisait pas d’bruit, rien. D’un coup, j’ai pensé, y me l’avait dit que la veille, y avait eu un cours de sexologie. Alors j’m’ai dit: « Y doit être en train d’faire ses devoirs, t’sais… »

Fa que là, j’ai été m’coucher su l’sofa. J’m’ai dit: « J’vas faire un p’tit somme pendant qu’y va faire ses affaires. » T’sais, j’étais ben fatiqué. J’viens pour m’assoupir, mon tarla arrive: « ARGH WAVKH MÉWJ! » Ah tabarnouche, j’ai faite un saut! Non, mais t’sais… J’ai dit: « Non non, popa est fatiqué là, bon. » Y dit: « AHA HWIFDN! » J’ai dit: « Pas après-midi. » Y dit: « AJA EH AHWÉPGKË! » Ah, j’ai dit: « O.K. d’abord, fatiquant, m’as y aller! » Y m’achalait pour que je l’amène au magasin, un magasin spécial où c’qu’y vendent du linge neuf mais qui a l’air vieux. T’sais, y l’déchirent pis y l’salissent toute d’avance.

Eille, j’prends la peine de me l’ver, m’habiller, on arrive dans l’garage. Comme on arrive dans l’garage, j’entends l’téléphone qui sonne. Eille, là j’ai été pogné! là, j’ai dit: « Qu’ossé que j’fais? » Oubliez pas que chu tout seul avec, moé. Si j’vas répondre, qu’ossé qu’y va faire tout seul dans l’garage, là lui? l’aut’jour, y m’a arraché toutes les barreaux d’la galerie. J’ai dit: « Qu’est-ce t’as faite là? » Y dit: « BWUGH ORFLBZHAU! » Y dit: « Tu m’as jamais dit qu’y fallait pas l’faire. » Alors imagines-vous! Là, d’un autre côté, si je l’envoye répondre pis qu’y répond: « WHAARGUU! » pis c’est un client, m’as perdre un client, moé là! Fa que j’mai dit: « M’as aller répondre mais j’vas y dire de pas bouger. » J’dis à mon tarla: « Bouge pas! Attends Popa. Non, bouge pas! » Non non, c’est pas qu’j’avais peur pour mon char: mon char était barré. Non, c’est parce que moé, dans mon garage, j’ai mon établi. Et su mon établi, y a MES outils. Et ca, mes outils, c’est sacré. O.K. là? Bon. ON TOUCHE PAS À MES OUTILS! Moé-même j’y ai jamais touché. Moé, mon égoïne est encore dans sa gaine originale. J’aimerais pouvoir en dire autant d’ma femme… Et sur mon établi, j’ai un p’tit coffre en bois, gossé à la main par mon grand-père. Y l’a vu, mon p’tit coffre, lui! Mon grand-père a gossé ça en 1884, alors c’est précieux!

Je r’viens du téléphone, mon tarla y a planté des clous d’quatre pouces dans le p’tit coffre en bois que mon grand-père m’avait gossé à main! Pis là, y dépassaient pis pour pas que j’m’en aperçoive, y essayait d’les scier avec mon égoïne. Là moé, j’veux l’tuer! J’y dis: « T’EN AURAS PAS D’LINGE NEUF QUI A L’AIR VIEUX! VA-T’EN DANS TA CHAMBRE, J’VEUX PUS T’VOIR LA FACE! » Y dit: « WOÉ WPO WOA WÉA AH WA! » Y dit: « C’est pas d’ma faute, tu m’laisses rien faire! » J’ai dit: « Flye, j’veux pus t’voir, parle-moé pus! » Eille, y était assez fâché, y m’a parlé, je l’ai compris! Y dit: « J’ai pas demandé de v’nir au monde! » Ben j’ai dit: « Une chance que t’as pas demandé de v’nir au monde parce qu’avec la face que t’as, la réponse aurait été non! »

T’sais, des fois, des hommes comment qu’on est inquiets des fois nous autres en vieillissant. On a toujours peur qu’un soir en s’berçant sua galerie, la vieille nous dise: « Ben t’sais, mon Marcel, l’deuxième ou l’troisième, y était pas à toé celui-là… » Ben là, je garde mon tarla pis toués soirs je prie pour que ma femme me dise qu’y est pas à moé celui-là!

  • L’autre télévision était le slogan de Radio-Québec, la télévision nationale fondée en 1975, devenue aujourd’hui Télé-Québec.

– Enfin le temps

« L’un des grands moteurs de notre vie, c’est le temps.
Celui qui nous manque ou qu’on perd tout simplement.
Trop souvent, c’est celui qu’on n’a pas ou qu’on voudrait rattrapper.
Tantôt, il passe trop vite, parfois, il est bien accordé.
Il impose le rythme et on réalise qu’inlassablement,
on court toujours après lui.

À vous, qui avez partagé votre temps entre le travail
et le train-train quotidien, la vie vous ouvre maintenant
sa grande porte du temps.
Cette fois, c’est lui qui vous attend.
Beau temps, mauvais temps, vous pourrez prendre
le vôtre et l’étirer à votre guise.
Profitez de la vie, de ses joies, de l’essentiel.
Nous vous souhaitons une belle retraite,
pour très longtemps ! »

                                          Diane Villeneuve

– Et Dieu créa la Maman

Du soir au matin, du matin au soir,
Dieu travaillait sans relâche depuis six jours à créer la MAMAN.
Lui apparut alors un ange qui lui dit:

« Vous en mettez du temps pour cette créature-là ! »

Le bon Dieu lui répondit:

« As-tu seulement lu sa fiche technique ?
Il faut qu’elle soit entièrement lavable sans être de plastique;
elle est composée de mille pièces mobiles et toutes remplaçables;
elle roule au café noir et aux «restants» de cuisine;
elle marie la douceur du roulement à la solidité de la carrosserie.
Ses baisers guérissent tout, depuis les entorses aux chevilles,
jusqu’aux chagrins d’amour …
Il lui faut aussi six paires de mains.»

L’ange hocha la tête:

« Six paires de mains ? Impossible ! »

« Ce ne sont pas tellement les mains qui m’embarrassent,
explique le bon Dieu, mais les trois
paires d’yeux indispensables à toute maman. »

« Ce n’est pas trop conforme au modèle », riposta l’ange.

En soupirant, le bon Dieu continue:

« Il lui faut une paire d’yeux qui voient à travers les portes fermées:
« Qu’est-ce que vous faites là, les enfants ? »
tout en connaissant la réponse.
Une autre paire d’yeux derrière la tête pour voir
ce qu’elle ne devrait pas voir, mais qu’elle doit savoir.
Et une troisième paire par-devant pour regarder l’enfant qui fait une bêtise,
des yeux qui disent quand même: Je t’aime et je te comprends . . .
Et sans ouvrir la bouche. »

« Seigneur, dit l’ange, en lui tapotant l’épaule, allez vous coucher,
il se fait tard. À chaque jour suffit sa peine. »

« Je ne peux pas, répond le bon Dieu, je sens que je touche au but;
je suis sur le point de créer un être véritablement à mon image,
un être qui me ressemble. J’ai enfin réussi
à rendre cette créature capable de se guérir toute seule
quand elle est malade, de préparer un repas pour six personnes
avec une livre de viande hachée, de faire prendre un bain
à son grand garçon de neuf ans,
de consoler le premier chagrin d’amour de sa grande de quinze ans. »

L’ange continue l’inspection de la future maman:

« Trop délicate », murmure-t-il.

« Oui, mais combien résistante, réplique le bon Dieu.
C’est incroyable tout ce que cette créature peut faire et supporter ! »

« Elle peut penser ? », demande l’ange.

« Non seulement penser, mais encore aimer et apaiser. »

L’ange continue l’examen, passe son doigt sur la joue et fait remarquer:

« Oh ! Il y a une fuite. »

« Ce n’est pas une fuite, dit le bon Dieu, c’est une larme. »

« Une larme de quoi ? » demande l’ange.

« Une larme de joie, de tendresse, de déception, de tristesse,
de sollicitude ou encore de fierté, répondit le bon Dieu. »

« Ce sera sûrement le chef-d’œuvre de toute la création », conclut l’ange.

« De fait, ajoute le bon Dieu, j’en suis si fier que j’en prépare
une pour mon propre fils. Je l’appellerai Marie.